"T'es l'enfant de quelqu'un donc tu ne peux pas être personne."Depuis le décès de Cloé je me suis juré de ne plus jamais tombé dans le panneau et de ne plus avoir de relation aussi longue, plus de mariages, plus de fiançailles juste assez de manipulations pour avoir toutes les femmes et les hommes que je veux dans mon lit. J'ai fait du chemin depuis, je suis partie de Paris et j'ai habité un peu partout sans jamais revenir au Danemark ni en France. Les souvenirs restent derrière j'avais dit adieu à mon épouse, j'avais dit adieu à Nicolas et à ma demi-sœur Lilas je ne souhaitais plus entendre parler d'eux désormais. J'ai vécu quelques années intéressantes en Colombie mais je ne m'attarderais pas sur ce que j'y ai fait, seulement j'ai eu l'occasion de me faire pas mal d'argent et c'est après ça que je suis venu m'installer à Washington, les Etats-Unis n'étaient pas vraiment l'endroit que je souhaitais absolument voir mais pourquoi pas finalement. Et j'ai bien fait. Là-bas j'ai pris en main une vieille boite de nuit dans les quartiers un peu chauds de la ville, cela a mis du temps et m'a coûté un maximum d'argent mais rapidement la boite à vue le jour et aujourd'hui elle est la plus connue de Washington les gens se bousculent pour rentrer et je suis riche à millions. Mais je suis un homme d'argent moi et si je peux me faire encore plus d'argent je le fais. C'est ainsi que ma boite de nuit est devenue aussi un regroupement de mafieux, de petits délinquants en tout genre cachés dans l'ombre ils attendent le bon moment pour faire des affaires avec moi. Pour les négociations il faudra voir avec moi et personnes d'autre je ne délègue pas. Vous vous demandez surement ce que je peux bien vendre dans cette boite de nuit ? Non pas de drogue. Non pas de prostituée non plus – quoi que un jour peut être que j'étendrais business sur ce terrain-là. Mon business ce sont les armes à feu. Et la conjoncture actuelle est parfaite pour ce terrain-là. Je m'en mets plein les poches.
Un mois plus tôt. Sagement installé au bar de ma boite je suis en charmante compagnie, une jolie femme certes mais pas très intelligente, peu importe ce n'est pas son cerveau qui m'intéresse à cet instant précis.
« Encore en train de draguer ?? Tu m'avais promis de m'être fidèle !! T'es qu'un salaud !! » Une jolie blonde s'approche de nous et hurle sur moi comme si elle me connaissait, je fronce les sourcils je ne reconnais pas du tout cette femme, est-ce que j'ai déjà couché avec ? Non ce n'est pas possible je me souviens peut-être pas des prénoms de mes maîtresses mais je me souviens au moins de leur visage et elle elle ne me dit rien. Ma proie de la soirée me regarde choquer et ouvre la bouche.
« Tu es marié ? » Non mais n'importe quoi, elle ne va pas croire cette folle en plus ?
« Absolument pas. Vous êtes qui ? » Je m'adresse à la jeune femme qui est sans aucun doute complètement folle ou paumée je ne sais pas vraiment.
« Et en plus tu fais semblant de ne pas me connaître alors que je suis enceinte de ton deuxième enfant, j'ai tout quitté pour toi, le lycée, ma famille et toi tu fais quoi tu vas séduire une espèce de prostituée de luxe dans une boite de nuit. » J'ai envie de rire tellement la situation est comique, non mais j'hallucine, comme si j'étais assez fou pour faire un gamin à une gamine. Je ne prends pas mes amantes aux berceaux non plus je suis plus un gamin je les préfère plutôt mure et expérimenté. La situation me fait sourire parce qu'elle est totalement inconcevable pour moi mais ça ne plait pas du tout à ma compagne de la soirée. Ma proie de la soirée me regarde choquer et ouvre la bouche.
« ça c'est pour m'avoir menti. » Et Boum une bonne gifle en pleine figure-là ça me fait moins rire tient. La blonde s'approche juste après elle.
« Oui sale enfoiré. Tiens. » Et une deuxième. Putain-là ça m'énerve encore plus, je me lève et je me retiens de lui en mettre une et je ne sais même pas comment j'ai réussi à me contrôler. J'attrape ses épaules et je la bloque contre le bar.
« Non mais ça ne va pas espèce de cinglé, je ne te connais même pas ! Va te faire soigner ma petite. » Je la relâche parce que je me sens fulminé et que c'est loin d'être une bonne chose me connaissant.
« Oh ça va, c'était drôle quand même, non ? » Et elle se met à rire après avoir dit cela, je me rassois parce que je trouve ça pas drôle déjà et qu'en plus je ne sais même pas qui elle est.
« Vraiment très marrant, allez dégage maintenant. » Elle s'assoit près de moi néanmoins.
« Monsieur Nielsen ne faites pas cette tête ce n'est pas comme si vous ne pouviez pas avoir toutes les femmes dans ce bar. » Ah d'accord je commence à comprendre maintenant, elle voulait que je lâche la fille avec qui j'étais pour elle. J'avais l'habitude de ce genre de chose.
« Je ne suis pas attiré par les petites pimbêches dans ton genre. » « J'espère bien. » Je fronce de nouveau les sourcils. Là je suis totalement perdu.
« Soyons honnête l'un envers l'autre d'accord ? Même si c'était très drôle de faire partir Miss Monde de votre table j'ai quelque chose à vous dire de très important. » « T'as cinq minutes pas une de plus. » Elle hoche la tête et se remet à parler.
« Vous connaissez Camille X ? » « Non. » Et c'était vrai ce nom ne me dit absolument rien.
« Vous l'avez rencontré il y a longtemps c'était la colocataire de Cloé votre femme, ça vous revient ? » Comment elle connaissait Cloé elle. Mais maintenant je me souviens bien de cette Camille.
« Hum oui peut être j'ai eu beaucoup de femmes dans ma vie petite. Donc vient-en aux faits. » Je prends mon verre et j'avale quelques gorgées de mon cocktail, j'en avais bien besoin.
« Eh bien tu as couché avec elle, hum ? Et neuf mois plus tard devine qui est apparue ? Eh oui papa la cinglée c'est ta fille, heureux ? » Je me suis étouffé avec ma boisson quand elle me dit ça, je ne me sens pas bien du tout à cet instant, mon cœur bat à cent à l'heure, non ce n'était pas possible. Elle avait quoi cette gamine, vingt, vingt et un an, j'étais papa ce n'était pas possible.
« Putain, il manquait plus que ça. » Ma réaction ne lui fait ni chaud ni froid elle continue de sourire et reprend la parole.
« Oh tu n'es même pas heureux de me voir ? » Ça en était trop et je suis parti.
« Papa ! » Elle est là, cela fait une semaine que je l'ai vue pour la première fois et là elle est assise devant ma porte il est six heures du matin et elle essaie, vainement, de se lever en trébuchant plusieurs fois, je me penche vers elle et lui offre une main qui se veut aimable.
« Qu'est-ce que tu fais là ? » Elle sourit mais elle regarde dans le vide, elle prend ma main et se relève, elle s'appuie sur la porte pour tenir debout, je m'approche d'elle et j'attrape son menton pour regarder ses yeux de plus près.
« Tu as pris quoi ? » Elle se met à rire comme une débile sans rien me dire, je lève les yeux au ciel, je sais très bien qu'elle n'est pas saoule elle a pris de la drogue. Je n'allais tout de même pas la laisser seule devant ma porte alors qu'elle est totalement défoncée. Je suis sans cœur certes mais elle est de mon sang, je n'ai pas besoin de test de paternité pour savoir que cette petite est ma fille. Ça se voit.
« Allez vient, rentre euh... Je ne sais même pas ton prénom. » « Areuha » « Quoi ? » Elle soupire un moment et ferme les yeux comme si elle cherchait son prénom.
« Anna. » J'attrape Anna par le bras et j'ouvre la porte tout en tentant de la garder droite sur ses jambes. La drogue n'a jamais été mon truc j'ai toujours trouvé ça horrible et j'ai jamais aimé cette atmosphère je n'en ai jamais consommé non plus, j'imagine que c'est parce que je ne supporte pas de perdre le contrôle. Je l'amène avec moi à l'intérieur de ma maison, mon antre et elle titube accrochée à mon bras, enfonçant ses ongles dans ma chair comme si elle avait peur que je l'abandonne. Je l'allonge donc dans mon lit et la couvre un peu.
« Tu vas te reposer un peu et on parlera à tête reposée demain. » Elle enfouit son visage dans mon oreiller avant de susurrer quelque chose que je n'ai pas l'habitude d'entendre.
« Merci. » C'est très rare d'entendre quelqu'un me remercier et je l'accepte totalement. Une fois qu'elle dort je prends sa veste et j'enfouis mes doigts dedans je suis à la recherche de la substance qu'elle a prise et je retrouve un sachet de cocaïne à moitié vide, évidemment. Je jette la poudre blanche dans les toilettes avant de m'asseoir près d'elle, j'espère simplement qu'elle ne fera pas une overdose dans mon lit. Le lendemain je me lève courbaturer de ne pas avoir pu dormir convenablement et je me prépare un café, c'est à ce moment-là que sa frimousse blonde se ramène près de moi.
« Bonjour. Je suis vraiment désolée pour hier soir. Je ne sais pas pourquoi je suis venue jusqu'ici. » Quand je la regarde je me dis que physiquement nous nous ressemblons effectivement mais nous n'avons pas le même caractère jamais je ne me serais excusé, jamais.
« Ben vu dans l'état dans lequel tu étais-je ne sais même pas comment tu es arrivée jusqu'ici, d'ailleurs comment tu as su où je vivais ? » « C'est un de tes employés qui me l'a dit. » Je ne sais pas qui est le crétin qui a donné mon adresse à Anna mais je vais le tuer. S'il y a bien quelque chose auquel je tiens, c'est ma tranquillité.
« Ça fait longtemps que tu prends de la cocaïne ? » « Comment... Tu... » Son visage se décompose lentement en m'entendant parler de cocaïne et elle met ses mains dans ses poches comme pour se rassurer.
« J'ai fouillé dans tes poches quand tu t'es écroulée comme une loque sur mon lit. Alors depuis combien de temps ? » Là elle voit rouge et c'est à ce moment précis que je me vois en elle, une partie de moi est bien présente au fond d'elle.
« Non mais je rêve !!! Tu as jeté ma dose de cocaïne ?? Tu sais combien ça coute ça ?? » Je me mets à rire, évidemment que je sais combien ça vaut. «
Oui je sais très bien et j'en ai strictement rien à cirer alors depuis combien de temps ? » « Arrête de faire celui qui s'en soucies tu en as rien à foutre de ma gueule alors je veux que tu me rembourses pour cette dose. Je ne sais pas pourquoi je suis venue jusqu'ici pour te voir. T'es qu'un sale égoïste, les gens, tu t'en balances il n'y a que toi qui comptes dans ta petite vie minable, toi et le fric que tu peux te faire sur le dos des gens. » Je hoche la tête pour approuver ses dires effectivement, j'étais un égoïste et alors ? Elle ne m'apprend absolument rien là.
« Oui, et alors ? Écoute ma petite Anna tu n'es pas la première personne à me balancer ce genre de chose et tu ne seras pas la dernière si je devais m'attarder sur ce que les gens disent de moi je ne serais enfoui dans une dépression sans limite, maintenant assied toi et arrête de gueuler. » Elle s'assoit sagement en restant silencieuse je pouvais voir tous ses muscles se contractaient signe qu'elle fulminait au fond d'elle.
« Pourquoi t'es venu à Washington me retrouver après tout ce temps ? » « Ma mère est morte. Et je suis seule, sans un sous, sans appartement, ma mère est partie à Londres en apprenant sa grossesse, elle a vécu seule jusqu'à son décès il y a un an elle m'a laissé tellement de dettes que j'ai perdu notre maison et je n'ai pas pu finir mes études. Je suis tombée dans la cocaïne à ce moment-là. Je ne te demande pas grand-chose juste d'être un père correct quelques semaines le temps que je puisse me retourner. » Je ne pouvais que comprendre ce qu'elle ressentait, j'avais perdu mes parents moi aussi même si à cette époque j'étais quelqu'un de totalement différent. Je soupire avant de reprendre la parole.
« Tu as gagné... Mais je te préviens si tu reviens une fois de plus défoncée je te mettrai dehors sans aucun remords. » Et c'est en se serrant la main que nous avons conclu notre marché, aujourd'hui je me retrouve avec une gamine de vingt et un an sur les bras, accro à la drogue et dont je ne sais quoi faire.